Dans une trattoria de son quartier de Bologne, avec un bon sangiovese du cru, Valerio Evangelisti, né en 1952, a accepté de revenir sur l’impitoyable inquisiteur Nicolas Eymerich, devenu son personnage. Si le neuvième tome du cycle, la Lumière d’Orion, vient de paraître en France - le dernier est programmé en 2015 -, l’écrivain et historien italien est passé depuis par bien d’autres aventures éditoriales et a affronté un cancer. Diplômé en sciences politiques, spécialiste des mouvements sociaux d’extrême gauche, Evangelisti est un auteur à succès en Italie. Quelques jours avant l’entretien, celui qui est aussi directeur de la revue littéraire et de culture d’opposition Carmilla avait été convié par le collectif contestataire Hobo à une intervention sur le deuxième tome de son cycle «le Soleil d’avenir», actuellement dans les librairies de la péninsule.
Eymerich va mourir ?
Allez, je vous le dis. Il passe dans une vie supérieure et devient une sorte de dieu… Cet ultime volume de la série est étrange parce qu’il y a une photo de moi à 8 ans en quatrième de couverture. Car il raconte aussi la jeunesse d’Eymerich.
Pourquoi le faire disparaître ?
Parce que je pensais mourir et ne pas lui survivre ! C’est dire combien je suis lié au personnage…
Comment est-il né ?
J'avais envie d'écrire une nouvelle d'horreur avec un inquisiteur, et je suis tombé sur Eymerich. A cette époque, je travaillais avec un psychologue, et j'ai découvert le caractère schizoïde. J'y ai reconnu des traits de ma propre personnalité. Mon personnage est un schizoïd