A quoi sert la poésie ? A se demander entre autres ce qu'on fabrique avec les mots, donc éventuellement ce qu'on leur fait produire, par exemple dans le domaine politique. La poésie peut servir à mesurer le durcissement de la langue, comment elle ressasse, comment elle dit toujours les mêmes trucs malgré celui qui parle, à cause des expressions toutes faites. Parler, ce n'est pas forcément dire ce qu'on voudrait.
Il nous restait quatre livres qu'on aimait bien sur la pile. On décide de les faire avant fermeture de l'année, avant la rentrée de janvier 2015. Ils ne se ressemblent pas, sinon qu'ils posent tous des questions sur ce que la langue fait au monde, ou plutôt ce qu'elle ne lui fait plus, quand elle ne pose plus de question, quand il n'y a plus que des réponses. Du coup, ils sont aussi en forme de critique : la poésie parle des ouvrages des autres, de comment on pourrait écrire (notez qu'on n'a pas dit «comment il faut écrire»).
Charles Pennequin, lecture à forte voix
Le premier livre est atypique pour son auteur. C'est un essai de
, auteur de poésie orale. Un petit échantillon de son ordinaire par
[ ici ]
, en vidéo, disant un texte prépublié dans
Libération
. On a pas mal écrit sur Pennequin,
[ entre autres ]
lors de la sortie de
La ville est un trou
en 2007.
Dans Charles Péguy dans nos lignes, un poète rencontre un autre poète par capillarité, il l'embrasse, lui serre le kiki