Elle a un côté sale môme, cette Astrid Bromure qui débarque dans le monde de la BD pour enfants avec son mignon minois d'enfant gâtée au nez retroussé, dans un premier tome intitulé Comment dézinguer la petite souris. Tout d'une héroïne, cette gamine. Pestouille, fripouille, raisonneuse, mais finaude. La demoiselle est croquée, racontée, mise en scène par Fabrice Parme qui signe là son premier album en tant qu'auteur complet.
Ambiance années folles, chic appartement au sommet d’un building new-yorkais, voilà pour le décor. L’album s’ouvre une petite fille confiée par ses parents pour quinze jours aux bons soins et à l’obséquiosité d’une nounou bien ronde et d’un majordome tout sec.
Flanquée d'un chat qui s'appelle Gatsby et d'un chien (modèle scottish fox-terrier) prénommé Fitzgerald (attention, blague), demoiselle Bromure se barbe dans son luxe quand, ô joie, l'une de ses dents bouge. Question existentielle, celle que se posent tous les gosses (de riches ou pas): la petite souris existe-t-elle en vrai ? Inutile de lui en conter, à cette futée d'Astrid qui parierait bien que non, mais se retrouve embarquée dans une désopilante aventure. Avec en guise de pièce sous son oreiller, un dentifrice de la marque Quenottes, goût chocolat vanille, avec à la place de la petite souris (l'unique, la vraie, celle dont on sait tous qu'elle existe), une horde de souris blanches de laboratoire nourries avec des croûtes de fromages pourries…
Si le trait toujours reste élégant, ça déjante. Et ça nous enchante. Particulièrement, quand la môme Bromure s'en prend à ces rats de la pub radiophonique qui démarre dans les années 20, en inventant ce slogan cracra qui ravira les jeunes lecteurs : «Le dentifrice quenottes chasse les amis pas les caries ! Quenottes, c'est que de la crotte !» Le tome 2 suivra bientôt, qui sera intitulé Comment atomiser les fantômes.
Astrid Bromure, Comment dézinguer la petite souris, de Fabrice Parme. Editions Rue de Sèvres, 32 pages, 10,50 euros.