L’auteur des Cerfs-Volants de Kaboul raconte les réfugiés syriens
Khaled Hosseini cite Kipling : «Si l'histoire était enseignée sous forme d'histoires, elle rentrerait dans les têtes». Il ne sert pas à grand chose de dire que 220 000 Syriens sont morts depuis le début du conflit, que 7,5 millions ont été déplacés à l'intérieur de la Syrie, que 3,9 millions sont réfugiés dans des pays voisins. Ce sont des abstractions. Si l'on veut faire comprendre les choses, il faut parler au cœur. Ce qu'il fait, en rencontrant Khalida, Adnan et Um Anas, réfugiés en Jordanie. Mère de neuf enfants, Khalida, 67 ans, est illettrée. Ingénieur en reconversion dans l'informatique, Adnan combat les affres de l'attente et de la passivité en enseignant des rudiments d'informatique à d'autres réfugiés. Um Anas, 43 ans, est mère de sept enfants, dont deux sont handicapés.
Lien : The New Statesman, 4 juin. 10 000 signes. L'auteur : Khaled Hosseini est un écrivain américain d'origine afghane. Dernier roman paru en français : Ainsi résonne l'écho infini des montagnes (Belfond, 2013).
L’art, la manière et le désir de se rendre invisible
Si vous n’êtes pas Gygès et n’avez pas son anneau, vous avez l’embarras du choix pour devenir invisible. Par exemple : acquérir la tête d’un homme qui s’est suicidé. Enterrer la tête avec sept haricots noirs un mercredi matin avant le lever du jour… La quête de l’invisibilité est une vieille histoire, racontée avec brio dans le livre de Philip Ball, un journaliste scientifique britannique. Elle commence par le monde animal, aux techniques de camouflage sophistiquées. Se prolonge aujourd’hui dans les avions furtifs et la construction d’un «immeuble invisible» à Séoul. Elle se traduit aussi par la pratique de l’anonymat, si prisée sur le Web. Mais au fond, que ce signifie ce fantasme, qui hante contes et légendes depuis la nuit des temps ?
Source : New Yorker, avril 2015, 27 000 signes. L'auteure : Après avoir été critique littéraire au New York Times, Kathryn Schulz est aujourd'hui journaliste au New Yorker.
L’Arabie saoudite se couvre de panneaux solaires
Ecolos, les émirs saoudiens ? Pas vraiment. Mais ils prennent leurs précautions. Car le jour viendra peut-être où l’or noir, sur lequel reposent toute l’économie et la stabilité du régime, viendra à manquer. De fait, selon certaines estimations, le royaume pourrait devenir importateur de pétrole en 2038. En cause, un énorme gaspillage d’énergie, dont le coût est bradé, et des centrales particulièrement inefficaces. La solution s’impose, pour un pays qui détient l’un des plus forts ensoleillements au monde. Deux usines d’exploitation photovoltaïque sont ainsi en train de sortir de terre, avec un l’objectif de dépasser rapidement les capacités de l’Allemagne.
Source : The Atlantic, juillet/août 2015. 21 000 signes. L'auteur : Jeffrey Ball, est chercheur au Centre de Politique Energétique et de Finance de l'université de Stanford ; il écrit sur l'énergie et l'environnement pour The Atlantic, The New Republic et d'autres.