Ses nez protubérants fleurent bon les années 80. Ex de l'Echo des savanes, la bédéaste Florence Cestac, qui demeure à 67 ans l'unique dessinatrice à avoir reçu l'onction d'un grand prix au festival d'Angoulême, expose ce mois-ci à la galerie Martel à Paris. Elle y est bien entourée, forte de collaborations avec Jean Teulé, René Pétillon ou Daniel Pennac. On y retrouve les premières ébauches de son héros Harry Mickson, sa série jeunesse les Déblok, des illustrations de feu sa maison d'édition Futuropolis et, surtout, des planches tirées de son dernier ouvrage, Filles des oiseaux. Le tome 1 dresse le portrait égrillard et largement autobiographique d'une «France qui sentait les chaussettes du général de Gaulle et le fond de culotte de tante Yvonne», résume élégamment la préface. L'auteure y raconte ses années passées à se morfondre dans un pensionnat catholique glacial de Honfleur en échafaudant toutes sortes de plans pour échapper aux vêpres et à la messe de 6 heures du matin. Ses petites écolières, Marie-Colombe, héritière délurée de Neuilly, et Thérèse, fille de fermiers normands, y font à deux un apprentissage turbulent à la veille de Mai 68.
Critique
BD Des filles nez au vent
publié le 23 septembre 2016 à 17h51
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