Un Goncourt à 300 000 exemplaires ? C'est ce qui pourrait bien échoir à Gallimard, heureux éditeur d'Une chanson douce, qui a remporté le prix. Le roman de Leïla Slimani, un thriller psychologique inspiré de faits réels, raconte l'assassinat de deux jeunes enfants par leur nourrice. La jeune romancière - née en 1981 au Maroc - a obtenu six voix au premier tour contre deux pour Gaël Faye (Petit Pays, Grasset) et une à Catherine Cusset (l'Autre qu'on adorait, Gallimard) ainsi qu'à Régis Jauffret (Cannibales, Seuil), les deux auteurs chevronnés de la sélection - Jauffret étant, à notre sens, le meilleur écrivain des quatre prétendants, chacun des titres retenus ayant par ailleurs ses qualités.
Le Renaudot revient à Yasmina Reza pour Babylone - l'histoire d'une femme normale à qui il arrive des choses normales : la mort de sa mère, une fête de printemps qui se passe à peu près bien, malheureusement suivie d'un drame conjugal chez les voisins du dessus - publié par Flammarion, filiale depuis 2012 du groupe Madrigall, la holding de Gallimard. C'est donc coup double pour la maison. Le Renaudot essai, comme annoncé dès mercredi par Libération, revient à Aude Lancelin pour le Monde libre (LLL), et le Renaudot poche à Stéphanie Janicot pour la Mémoire du monde (Livre de poche).