Une de ses nouvelles avait tellement fasciné Stanley Kubrick que le réalisateur avait rêvé pendant vingt ans de l'adapter. Ce fut fait par Steven Spielberg, sous le titre Intelligence artificielle (IA, 2001). Brian Aldiss avait écrit en 1969 cette histoire d'enfant androïde qui désespère de toucher le cœur de sa mère adoptive pour la revue Harper's Bazaar. L'écrivain britannique, grand maître de la science-fiction, récusait cette seule étiquette. «Je ne suis pas qu'un auteur de SF, je suis un écrivain avant tout», disait-il à Libération lors d'une rencontre à Paris en 2001. Ce grand homme tenait alors avec classe ses 75 ans et publiait chez Métailié un crépusculaire roman de genre, Mars la blanche, en même temps qu'une fiction crétoise facétieuse, la Mamelle de Némésis. Romancier, anthologiste, essayiste, le multipolaire Brian Aldiss a fermé la porte de l'arche stellaire le 19 août à Oxford, au lendemain de son 92e anniversaire. Il aura publié environ 100 livres et plus de 300 nouvelles. Ses sujets rejoignent alors les préoccupations sociales et expérimentales de la New Wave, courant de la SF anglaise apparu dans les années 60, dont il sera une des figures avec J.G. Ballard et John Brunner.
Mort de Brian Aldiss, maître britannique de la science-fiction
publié le 21 août 2017 à 20h16
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