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Libération
Les pages jeunes

Fanny aimerait déjeuner en paix

Chaque vendredi, «Libération» fait le point sur l'actualité du livre jeunesse. Aujourd'hui, un roman pour les premiers lecteurs, où une fillette sauve sa famille mangée par les écrans de ses machines connectées.
publié le 4 mai 2018 à 12h27

Dans la famille ultra-connectée, je demande la lève-tard. Dès le matin, pendant que Fanny a bien du mal à sortir de son lit douillet, son père est déjà devant son ordinateur, sa mère devant son PC portable, sa soeur devant son smartphone et son frère devant sa tablette. La jeune Fanny est donc condamnée à prendre son petit-déjeuner toute seule (heureusement qu'il reste de la tarte aux fraises).

Mais c'est justement parce qu'elle s'est levée après tout le monde que Fanny va devenir une héroïne. Pendant qu'elle se réveille tranquillement devant son bol de chocolat, sa famille est en train de se faire littéralement aspirer par les écrans de ses machines : pour une raison inconnue, le père et la mère sont bloqués à l'intérieur des fenêtres de leurs ordinateurs, la grande soeur est prisonnière dans une application où elle est affublée d'un filtre à oreilles de lapin et le frère dans son jeu vidéo. Résultat, c'est Fanny qui va devoir tenter de les sauver.

Que l'on se rassure, il ne s'agit pas du tout ici d'un conte moral où les geeks seraient punis de leur addiction aux écrans et les non-geeks récompensés (au contraire, mais ne dévoilons pas toute l'histoire). Fanny et la boîte magique s'amuse plutôt de notre quotidien rempli par les machines. Un début de journée banal d'une famille banale, bousculé par l'irruption soudaine du fantastique.

L'histoire est signée de Rachel Corenblit et illustrée par Lisa Blumen. La première est déjà une habituée des rayons des librairies, avec un premier roman publié en 2007 et plus d'une dizaine depuis (principalement au Rouergue). La seconde est une nouvelle entrante : Lisa Blumen est encore étudiante aux arts déco de Strasbourg − et on aime beaucoup son dessin au crayon de couleur. L'une des particularités du livre tient enfin dans sa forme : mélange plutôt efficace entre album et premier roman − ce qui est la promesse de cette nouvelle collection chez Mango jeunesse − mais ici, les illustrations vont aussi chercher du côté de la BD, avec des cases qui prennent possession des pages. A lire et faire lire à partir de 6 ans.

Fanny et la boîte magique, éd. Mango jeunesse, 12,95 euros.