Après les Loyautés, Delphine de Vigan publie les Gratitudes, et de nouveau ce pluriel surprend. Une fois commencé, on ne peut plus s'arrêter de jouer, on rêve aux Chamades de Françoise Sagan, aux Invitées de Simone de Beauvoir, aux Faims de Knut Hamsun, aux Amants de Marguerite Duras, aux Pestes d'Albert Camus.

A propos de rêve, il y a également de quoi s'arrêter un instant sur le titre du dernier roman de Michel Bussi : J'ai dû rêver trop fort. N'est-ce pas l'exacte traduction des pulsions actuelles, clamées sans fard (et en fanfare) dans l'espace public ? L'envie fait rage. L'argent des autres, la renommée des autres, le nombre d'adaptations cinématographiques de David Foenkinos, le nombre d'exemplaires de Michel Houellebecq, la longévité des Sorcières de Mona Chollet : ça rêve très fort en ce moment.

Quant à Philippe de Villiers, il en a perdu son paletot : J'ai tiré sur le fil du mensonge et tout est venu. Qu'est-ce que vous voulez faire avec un titre pareil ?

Source : Datalib et l'Adelc, d'après un panel de 260 librairies indépendantes de premier niveau. Classement des nouveautés relevé (hors poche, scolaire, guides, jeux, etc.) sur un total de 91 335 titres différents. Entre parenthèses :, le rang tenu par le livre la semaine précédente. En gras : les ventes du livre rapportées, en base 100, à celles du leader. Exemple : les ventes de Ce Pays que tu ne connais pas représentent 87 % de celles de Deux Sœurs.