Marko Kurismaa, célibataire à la cinquantaine fringante, serait le meilleur flic de la brigade criminelle de Tallinn, en Estonie, s’il ne souffrait de narcolepsie, un trouble chronique du sommeil qu’il tente de cacher, au même titre que sa liaison avec l’inspecteure Kristina Lupp. Comme tout héros policier qui se respecte, son passé recèle un drame : son père était un opposant au régime soviétique, il se souvient comme si c’était hier du matin où l’on est venu chercher celui-ci pour le jeter en prison, et ces flashs l’obsèdent. Le jour où l’on découvre un homme d’affaires russe mort d’une crise cardiaque en gare de Tallinn, dans un train en provenance de Saint-Pétersbourg, il flaire aussitôt le mauvais coup. Très vite, il découvre que la bouteille de vodka trouvée au côté du cadavre a été empoisonnée, et surtout que le mort avait un passé trouble : nombre de passagers du train auraient eu des raisons de vouloir le faire disparaître. Marko Kurismaa entame alors une enquête qui va le replonger dans son passé de champion de ski de fond et le mener le long des routes enneigées d’Estonie sur les traces d’un des plus grands scandales de l’histoire récente du pays balte.
Un polar classique et très bien ficelé qui nous plonge, entre shots de vodka et bouteilles de bière, dans l’atmosphère de lieux encore marqués par la proximité avec l’Union soviétique puis la Russie. Corruption, affairisme… l’Estonie, qui rêve d’Europe, a bien du mal à se défaire de son passé.