
Le titre, forcément, induit l’allégorie de l’ouragan, de l’apocalypse annoncée. Ellroy est le démiurge très contrôlé des forces telluriques qu’il déchaîne dans sa fiction. Crimes, personnages, enquêtes, pulsions de mort et d’amour se télescopent dans ce deuxième volet du nouveau Quatuor de LA. On en connaît les personnages, on connaît aussi l’histoire : Pearl Harbour, 7 décembre 1941, l’entrée en guerre des Etats-Unis et la paranoïa raciste antijaponaise.

Shelby Foote
. Traduction de l’américain par Hervé Belkiri-Deluen révisée, annotée par Paul Carmignani. Editions Rue d’Ulm, 316 pp., 20 €.
Partir, ou rester là ? Entre la fin de la guerre de Sécession (1865) et la Seconde Guerre mondiale, la lente décomposition d’une famille patricienne sous l’œil drôlement cruel de l’historien et romancier du sud Shelby Foote (1916-2005) qu’on commence peu à peu à rééditer. Piètres exploits, buts inavouables et grandes déceptions, l’amour est source de malentendus mais aussi de revenus.

Un gamin de douze ans, Aaron, livré à lui-même, doit trouver où dormir et de quoi se nourrir. On est à Saint-Louis, Missouri, pendant la Grande Dépression qui a ruiné sa famille. Son père est en prison, sa mère en sana, mais Aaron a de la ressource et un amour de la littérature tel que ses souvenirs d’Edgar Poe et de Conan Doyle vont l’aider. Hotchner signe à l’âge de cent ans un roman particulièrement rafraîchissant.

Bienvenue dans le monde de l’entreprise. Cora, trentenaire et mère d’une petite fille, retrouve son poste dans une compagnie d’assurances, au marketing, en pensant qu’elle a bien fait d’échanger ses rêves – être photographe – contre la sécurité. Mais la boîte vient d’être rachetée par un mastodonte, qui impose ses méthodes, son rythme, ses exigences, et voilà Cora dans la spirale du titre, prise dans une descente aux enfers – les enfers tertiaires –, de 2010 à 2014.
Le dossier sauvage, de Philippe Artières. Verticales, 168 pp., 16,50 €.
Quoi de commun entre Unabomber, terroriste américain en prison à perpétuité, qui commit des attentats dans les années 1980-1990, et le débonnaire «sauvage du Var», au XIXe siècle, qui voulait démontrer qu'on peut vivre en autarcie totale ? Ils ont refusé le monde moderne au profit du retour à la nature. L'historien Philippe Artières, dont l'enfance a été marquée par un homme des bois, imagine que Michel Foucault s'est penché sur ce dossier.
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