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Libération
Pourquoi ça marche ?

Virginie Grimaldi en pleine mère

Larmes et «sourire à l’âme»
(Jutta Klee. plainpicture. Ableimages)
publié le 21 août 2020 à 17h31

C’est horrible, pour les Mussolévypancoldicker : Sarkozy caracole furieusement avec son Temps des tempêtes en tête de gondole des ventes de blockbuster de l’été, comme ça, paresseusement, comme une couleuvre ondulant près de la rivière fraîche et cristalline, bon, mais on s’égare, ça doit être l’effet Kiss Cool Grimaldi Virginie, cinquième, selon Edistat, derrière l’ancien président dans la Star Ac du bon goût livresque, avec en sus un vieux titre, Quand nos souvenirs viendront danser. Quoi de neuf sous le soleil feel-good grimaldien, qui nous rafraîchit depuis le Premier Jour du reste de ta vie en 2015 ? Eh bien voilà donc dans la même veine Et que ne durent que les moments doux, qui annonce la couleur crémeuse de l’ensemble. Une ode à la maternité ? À l’absence ? Aux mères courage ? A la vie quand même qui malgré tout, tout ça ? À la force de les sentiments entre les humains qui sont pas tous des enfoirés et la laïfe des fois un peu sympa si on la prend du bon côté de la tartine ? Avec du bon humour tellement spécifique à ce genre d’écriture qu’on ne peut s’empêcher de prendre des notes ? Voilà, c’est ça, c’est une recette, à partir de choses vécues, c’est comme les autres de la Star Ac avec chacun sa potion. L’été, on est feignasse, on l’a lu tout d’un coup, près d’une piscine mordorée et douce, le pied vernis vagabondant mollement, flûte, ça recommence, ML sors de ce corps bronzé, reprenons vite Montaigne.

1 - Et que ne durent que les moments doux, oui ?

Ben, si tu ne reconnais pas Bashung et une des phrases d'Osez Joséphine, je peux rien pour toi. Note, j'ai rien reconnu du tout, c'est pas du Johnny non plus, c'est écrit en petit là à gauche dans les trucs à droits d'auteur. Toujours on a des jolis titres un peu phrases qui donnent à penser, façon Marc Levy : Le parfum du bonheur est plus fort sous la pluie, ou Il est grand temps de rallumer les étoiles. Une marque de fabrique, avec de l'espoir à la fin, toujours. Là on est en salle de néo-nat, là d'où certains bébés ne ressortent pas, expérience tragique s'il en est, vécue par l'auteure.

2 - Et sinon, tes devoirs de vacances ?

Alors le pitch c’est la mère au centre de, avec deux portraits qui se juxtaposent et finissent par n’en faire qu’un et justement ce sera la surprise de fin de roman, au cas où on ne s’y attendrait pas. Une quinqua assez éplorée, que ses gosses adultes ont quitté le nid (d’où force tableaux évocateurs de la solitude maternelle dont les débuts en danse africaine, forcément, les copines, le chien super-moche mais attachant, les voisins avec des noms super-marrants comme M. Lapin, les SMS neuneus qui racontent si bien l’amour d’une mère pour ses enfants, etc.), et la jeune femme avec sa fille préma en néo-nat dont la survie dépend d’un fil et du formidable personnel de l’hôpital. Un beau chemin de vie, avec des rencontres indélébiles, quoi.

3 - On a des phrases et de la philosophie ?

Tout va bien ne t'en fais pas, ça fait partie du genre, on a farandole de «on maltraite mieux ceux qu'on aime», de «le sourire à l'âme», de «comment se construire quand ceux qui vous aiment le moins sont ceux qu'on aime le plus», de «il est le pont entre mon hier et mon demain». On aime bien aussi «elle avait été l'œil de mon cyclone», et le très beau «on flotte sur le même radeau, le cœur autour du cou». Rien de bien neuf, quoi.

Virginie Grimaldi, Et que ne durent que les moments doux, Fayard, 360 pp., 18,50 €.