Lorsque le mouvement contre le CPE battait son plein au sortir de l’hiver 2006, l’un des amphis du site Pierre-Mendès-France de Paris-I, fer de lance de la contestation, déclarait l’instauration de «la Commune libre de Tolbiac». L’affaire était symbolique mais disait tout de ce que l’insurrection de 1871 fut et reste dans les esprits : un repère, le point de fuite des perspectives du mouvement social. De l’incandescence populaire du 18 mars au massacre aveugle par les Versaillais deux mois plus tard, se sont succédé des événements invoqués par tous les courants de la gauche, de Marx à Bakounine, de Blum à Jaurès en passant par Lénine, jusqu’aux gilets jaunes ou la mairie PS de la capitale. Chacun y trouve son compte, inspiré par l’extraordinaire diversité idéologique de cette révolte, avant tout républicaine. Une fois mises de côté la «légende rouge» et la diabolisation réactionnaire, que reste-t-il ? Une histoire démythifiée, dépassionnée, à hauteur des femmes et des hommes qui l’ont vécue.
C'est cette histoire qu'ont cherché à exposer, dans le sillage notamment des travaux pionniers de Jacques Rougerie, la trentaine d'autrices et d'auteurs (tous les spécialistes du sujet ou presque) ayant participé à l'élaboration du nouvea