Le mensuel gay Têtu, lancé fin juin, suspend sa parution. En effet,
Pierre Bergé, son principal actionnaire, s'était seulement engagé à financer les trois premiers numéros dans l'optique d'ouvrir le capital à d'autres investisseurs. Or, si des négociations sont effectivement en cours pour former un nouveau tour de table, rien ne permet d'affirmer que Têtu reparaîtra.
Têtu avait pourtant bénéficié de moyens de promotion dignes de la presse généraliste: plus de 1,5 million de francs ont été investis. Et le magazine dirigé par Pascal Loubet et Didier Lestrade, deux co-fondateurs de l'association Act-Up Paris (dont le magazine est très proche), a été tiré à 100.000 exemplaires puis 80.000, un chiffre jamais atteint par la presse gay.«Les ventes sont loin d'être catastrophiques, estime le rédacteur en chef de Têtu, Didier Lestrade. Mais on peut se demander si les homos ont assez soutenu ce canard.» En effet, le premier numéro, resté en kiosques deux mois, s'est vendu à 35.000 exemplaires et le second à 25.000. Pour autant, Têtu reste leader sur le marché de la presse gay.
Mais le titre n'a pas réussi son pari sur la publicité. Certes, Têtu a décroché plusieurs contrats avec des annonceurs grand public, au même tarif publicitaire que la presse magazine. Cependant, même si de gros contrats ont été signés pour l'année 1996, cela n'est pas suffisant pour combler les 100.000 à 200.000 francs de pertes mensuelles. Pour Didier Lestrade, «il est évident que si Têtu disparaît, il faudra atte