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Libération
Critique

Sélection. Le Charme discret de la bourgeoisie. L'Homme aux semelles de vent. Corbeil, dernière. Bab el Oued City.

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publié le 27 novembre 1995 à 9h55

Le Charme discret de la bourgeoisie.

Paris Première, 21 h. Humour noir, folie classique et dérision, un de ces grands Buñuel où la réalité n'est jamais telle qu'on pourrait la croire mais toujours (comme la vraie vie) emmêlée d'imaginaire. Don Luis nous y conte les mésaventures d'un groupe de notables, amis de l'ambassadeur de la république latino-américaine du Miranda (ambassadeur peut-être mais aussi trafiquant de drogue). Soumis à une fatalité inexorable, ils ne parviennent pas à se réunir tous pour dîner.

Dans ce film de sa dernière période (réalisé en 1972), Buñuel endosse les habits du théâtre et du cinéma français bourgeois (situations convenues, grands acteurs: Fernando Rey, Delphine Seyrig, Bulle Ogier, Stéphane Audran, Claude Pieplu...) pour les faire craquer sous toutes les coutures. Et sous la pression des fantasmes, ceux de ses personnages et les siens propres.

L'Homme aux semelles de vent.

France 2, 20h50, téléfilm en deux parties. L'Homme aux semelles de vent déroule la vie d'Arthur Rimbaud en Abyssinie, ses expéditions exténuantes à la recherche d'une fortune qui toujours se dérobe. C'est Laurent Malet qui incarne Rimbaud. La deuxième partie est un long chemin de croix pour Rimbaud, toujours en expédition dans des contrées hostiles. Il se convertit à l'islam, s'habille comme un Arabe et est aux prises avec des marchands d'armes. Il vit sa «Saison en enfer», malade, épuisé, livrant à sa mère, dans des lettres d'un prosaïsme déroutant, ses impressions et ses soucis