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Libération
Reportage

«InfoMatin»: sans pleurs ni couronnes. Pour son dernier numéro, la rédaction a tenu à rester digne et professionnelle.

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publié le 8 janvier 1996 à 0h11

«Tu sais que tu assistes à tout, sauf à la fin d'InfoMatin», lance

comme un défi un journaliste. Hier, dans l'après-midi, on bouclait presque tranquillement, à la veille de son deuxième anniversaire, le dernier numéro d'InfoMatin, puisque le bilan doit être déposé aujourd'hui. Tranquillement, ainsi que l'avaient demandé à la rédaction les deux rédacteurs en chef, Marc Jézégabel et Didier Pourquery, refusant que ce «dernier numéro» se tranforme «en journal dazibao» ou «journal de combat». InfoMatin paraît donc ce matin avec un Au revoir soft à la Une, esquissé comme un sourire par le dessinateur Loup. Loin, donc, d'un «André m'a tuer» ou d'un «Putain, deux ans!» que souhaitaient certains.

Au contraire, la rédaction a même admis que son principal actionnaire, André Rousselet, s'exprime en Une sur cet arrêt qu'il avait annoncé vendredi en conseil d'administration. «Comme ceux qui veulent aller de l'avant, nous nous sommes heurtés à des difficultés plus importantes que celles rencontrées par les autres, car notre prix, notre format, notre couleur ont été chèrement payés. Il fallait, explique André Rousselet aux lecteurs d'InfoMatin, pour surmonter ces obstacles, être assurés de votre fidélité, mais aussi de l'enthousiasme de nos propres équipes.» La faute au lecteur trop versatile, la faute à une rédaction qui, à ses yeux, refusait trop de se laisser gouverner par le haut. Comme l'analysait hier une journaliste, «soit cette décision est celle d'un vieillard sénile qui tape du poin