Lundi soir, alors que toutes les télévisions mettaient en avant la
fine fleur de leurs présentateurs, sur TF1 l'absence de Patrick Poivre d'Arvor crevait l'écran. L'édition spéciale consacrée à la mort de François Mitterrand était présentée par Jean-Claude Narcy. Or, cette disparition a fait, lundi, grand bruit dans une rédaction peu encline à commenter ses convulsions. D'autant que depuis la privatisation de la première chaîne en 1987, PPDA n'avait jamais exprimé publiquement son mécontentement au sujet d'une décision de sa direction.
A priori, cette exclusion du JT pour une semaine rentrait dans le cadre de l'affaire Botton, puisque c'est aujourd'hui que la Cour d'appel de Lyon rend son arrêt. Accusé d'avoir bénéficié des largesses de Pierre Botton, gendre de l'ancien maire de Lyon Michel Noir, le présentateur vedette avait été condamné à une peine de quinze mois de prison avec sursis, assortie de 200.000 francs d'amende. Celle-ci pourrait être aujourd'hui confirmée, sinon aggravée. Si PPDA est accoutumé au chômage technique afférent à ses ennuis judiciaires, cette fois-ci il semble l'avoir fort mal pris.
Face à l'importance de l'actualité, il n'a pas compris son évincement, a fait part de sa «colère» et de son «émotion» en conférence de rédaction, et se serait fortement inquiété de savoir si son éloignement du JT, qu'il qualifiait de «profondément injuste», ne serait pas «définitif»... Grosse fureur, et grosse inquiétude vraiment, comme si PPDA avait de vraies raisons d'être