«C'est comme pour Mitterrand, tout le monde savait que ça devait
arriver», explique une journaliste de TF1 à propos de l'annonce faite hier soir par sa direction: le journaliste Patrick Poivre d'Arvor, écarté de l'antenne durant une semaine pour cause d'arrêt de la cour d'appel de Lyon dans le cadre de l'affaire Botton, ne réapparaîtra pas à l'écran avant le 28 mars. Hier, dans le bureau du PDG Patrick Le Lay, on aura longuement négocié avec l'intéressé les modalités de cette éclipse. Toutes les hypothèses auront été envisagées: éclipse momentanée et «volontaire» d'un mois ou deux; éclipse totale et imposée; éclipse partielle, fruit d'un compromis entre la direction et la vedette. Solution qui semble donc avoir été retenue, jusqu'à nouvel ordre. Jusqu'en avril, PPDA sera remplacé par Jean-Claude Narcy. En attendant, sa chaîne lui propose, outre la présentation d'Ex Libris, la réalisation d'un reportage et «une réflexion sur le contenu éditorial du journal qu'il anime».
De fait, le parallèle avec l'ancien président de la République n'est pas gratuit. Voici l'histoire d'un homme qui, pour partie, avait symboliquement lié à son destin celui de François Mitterrand. Il présentait le journal télévisé depuis quinze ans, dont neuf ans à TF1. L'autre avait été chef de l'Etat quatorze ans durant. A peu de choses près, leurs périodes de gloire coïncidaient. Pour le reste, le plus puissant des deux détestait le plus cabot des deux. N'empêche. Patrick Poivre d'Arvor était fasciné par F