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Libération

Radioactif. Papiers mâchés.

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publié le 13 avril 1996 à 4h11

La revue de presse s'apprécie comme une énorme déférence. Quelqu'un

s'est sali les doigts à votre place sur tout ce qui s'est imprimé pendant la nuit: pendant quelques minutes, vous êtes ministre. Faut-il encore mettre la chose en forme. Personne, probablement, n'envisagerait de programmer la revue de presse avant les grands bulletins d'info, car pour le coup la station aurait l'air à la traîne (c'est déjà dans les journaux). Alors qu'en sens inverse, c'est comme si le dehors réagissait à l'appel de la radio et faisait pleuvoir des commentaires. D'une certaine manière, la revue de presse matérialise ce qui vient d'être énoncé, elle le garantit.

Malgré tout, avec quatre rendez-vous, France Inter est aujourd'hui la seule station à rester vraiment attachée à ce difficile exercice de style. Car il s'agit de parler l'écrit, formule assez curieuse régie étroitement par le principe des proportions. Si l'on fait trop peu référence aux publications parcourues, l'effort intermédiaire de lecture n'est plus perceptible. C'est le drame de la revue de presse francophone (Suisse, Belgique, France, Canada) du samedi après-midi. Hebdomadaire, elle n'est pas encouragée à brasser le flux d'informations. Chacun des quatre journalistes se saisit donc d'un seul sujet et retombe ipso facto dans le rôle standard du reporter. On est plus près du juste poids avec la revue quotidienne de 6h15. Baptisée Physionomie de la Presse, elle se veut survol, tendance. Assurée par Gérard Courchelle, le rédacteur e