Si elle voit le jour, la radio à jeunes promise par Radio France
proposera-t-elle des émissions services et, parmi celles-ci, des spéciales Internet? La question n'est pas courte, puisqu'elle ouvre sur le débat entre mimétisme (avec les habitudes desdits jeunes) et contraste (avec le contenu des radios établies, et principalement celles du groupe Radio France). La radio doit-elle présenter des rubriques dont la gratuité est le seul atout par rapport aux magazines en papier? Doit-elle rester le média de l'oreille qui bâille, capté pendant qu'on fait autre chose? Doit-elle n'offrir comme sonorité que les dialogues rabougris entre animateur maison et auditeur figurant? A l'heure du Pop-club (contraste), deux radios ont emboîté le pas (mimétisme) et, donnant le micro à la micro, débitent leurs hache-té-té-pé, leurs doublevé-doublevé sur le coup de 22h30. Sur RTL, c'est Plug in et sur Europe 2 Radionet. Bizarrement, c'est la plus conforme des deux qui la joue le plus bricolage, le plus radio libre. Le duo d'animateurs (répartition traditionnelle des rôles entre le candide et l'expert) répond à l'antenne. Dans le genre «les auditeurs s'expriment», c'est la taille des rosiers ou le déficit de la Sécurité sociale, mais sans le vouvoiement. Le fakir Internet de RTL parle en polichinelle: ses phrases ont pour colonne vertébrale le jargon (marques, modèles et anglicismes) et elles sont rembourrées par une apparence de logique (faut se méfier, relativement ceci, très impressionnant cela