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Libération

Guy Lux, contribuable devant ses juges. Pour un minoration de 1,5 million.

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publié le 16 mai 1996 à 5h31

Hier après-midi, le tribunal correctionnel de Pontoise s'était donné

du mal pour juger une célébrité du Val-d'Oise: Guy Lux, 75 ans, habitant la ville résidentielle de Saint-Gratien, poursuivi par le fisc pour une série d'«oublis» et de négligences dans ses déclarations fiscales de 1988 et 1989. La présidente Anne Dabosville avait vite expédié les accusés détenus, dont le dernier, un jeune homme menotté, accusé d'avoir volé un baladeur et insulté les policiers venus l'arrêter, semblait avoir oublié pourquoi il était là, dévorant des yeux la vieille idole de la télé. Guy Lux, lui, avait choisi de jouer les prolongations sur le mode soft: «Vous savez, madame la présidente, je suis un peu perdu dans les comptes. Un saltimbanque comme moi peut faire des erreurs ou des omissions. J'ai trop fait confiance aux comptables...»

Benoît Chabert, l'avocat de la Direction générale des impôts (DGI), s'insurge: «L'administration a eu l'audace de considérer que M. Guy Lux était un contribuable comme les autres, mais c'est aussi un malin. Il a reçu son avis de vérification fiscale le 20 septembre 1990, et nous a aussitôt renvoyés à son comptable. Il a déjà gagné pas mal de temps après cinq renvois du procès.»

Le fisc reproche au créateur d'Intervilles une série d'erreurs et d'omissions dans ses déclarations de revenus qui lui auraient permis de minorer ses impôts d'environ un million et demi de francs. Principale incrimination: l'achat d'une opérette, le Marathon olympique, pour 1,5 million de f