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Libération

Radioactif. Rebelote sur l'info.

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publié le 8 juin 1996 à 7h10

Qu'est ce qui fait défaut à France Info? Les insatisfactions de la

semaine dernière quant à son manque de sons méritent qu'on y revienne. L'artiste radio Ferdinand Kriwet l'a formidablement illustré dans son montage de bribes captées sur toutes les antennes du monde: les stations du globe partagent un langage commun, fait de signaux, de paroles fonctionnelles (identification de fréquence, rappel de l'heure...) qui font chez l'auditeur universel toute une culture ou au minimum une familiarité, des réflexes. Parmi ceux-ci, pratique généralisée, il y a le bulletin d'informations à l'heure tapante.

France Info, à la manière d'un franc-tireur industriel, a essayé d'imposer une nouvelle norme, taillant l'horloge en quatre. Les auditeurs ont répondu favorablement, preuve que la radio est encore un fil rouge (et que la bobine n'est pas trop encombrante). Un traitement en dépêches, un gabarit court: en cinq minutes, le tour est fait et si on rate le rendez-vous, s'inscrire pour le suivant n'est pas difficile. C'est là que les difficultés commencent. A l'extrème, faire des journaux compacts, alignés sur les quarts d'heure, ça demanderait le silence radio entre chaque. Ou bien au contraire pratiquer le défilement continu, douze fois cinq minutes en boucle. L'une comme l'autre des propositions sont impraticables. La première parce que le vide, c'est l'absence, le néant, aucune garantie que quelque chose va y succéder ou qu'on est bien réglé là où il faut (alors que le débit de France Inf