Mais qu'attendent les Français pour aller consommer? Dans le cadre
de la semaine de la publicité, Libération a demandé aux patrons d'agence de pub leur diagnostic sur la morosité des consommateurs. Réponses aujourd'hui de Benoît Devarrieux et Jean-Pierre Villaret, de l'agence devarrieuxvillaret.
Les Français sont-ils vraiment moroses?
Benoît Devarrieux: D'abord je n'aime pas beaucoup le «ils». Je préfère le «nous». Il n'y pas les gens et les autres. Nous faisons partie des gens et je ne sais pas si nous sommes moroses. Nous avons probablement un certain nombre de symptômes, comme le manque d'appétit après une période de boulimie ou une forme d'anxiété générale. C'est plus le signe d'une dépression.
Jean-Pierre Villaret: Morose est un terme inapproprié. La vérité, c'est que les gens ne répondent pas comme les politiques voudraient qu'ils répondent. On nous demande de traiter la morosité. C'est ridicule. Les gens sont face à des situations et ils s'en tirent comme ils peuvent par rapport aux choix qu'on leur impose. Le gouvernement actuel dit justement aux Français que la situation économique leur permet de consommer à nouveau. Mais rien ne se passe...
BD: Réduire ça à un problème de communication, c'est honteux. C'est probablement plus grave ou plus profond. Je pense que c'est un problème de perspective. Les gens n'ont pas de projet commun. C'est cette absence la vraie question.
JPV: Il y a aussi une réalité économique qui est Maastricht et la monnaie commune. Les gens traduisent ç