«Les Français consomment différemment, pas moins»
Pour le PDG de Young & Rubicam, la relance passe par l'amélioration des produits.
Libération clôt aujourd'hui sa série d'entretiens avec des publicitaires dans le cadre de la semaine de la publicité. Ancien analyste financier, PDG de Young & Rubicam (compagnie américaine fondée en 1926 et sacrée hier soir «meilleure agence de l'année»), Etienne Boisrond réagit aux propos tenus ces derniers jours dans Libération par les dirigeants de BBDO, devarrieuxvillaret, Publicis et EuroRSCG.
Vous n'avez pas la même perception du marché hexagonal que vos confrères?
Je ne suis effectivement pas d'accord avec ce qui a été écrit dans vos pages sur la morosité des Français et la faiblesse de la consommation. La consommation en France n'a jamais baissé en volume depuis 1955. Je trouve révoltant qu'un certain discours ambiant se défausse sur les consommateurs, de la responsabilité de la morosité. Moi, je tire mon chapeau aux Français qui ont su se montrer intelligents dans leur consommation. Ils sont devenus plus intelligents parce qu'ils ont réussi à faire baisser les prix et à faire en sorte qu'on ne les prenne plus pour des cons. Ils consomment moins chers mais pas moins. Ils en ont aussi profité pour mettre de l'argent à gauche, soit plus de 2 000 milliards de francs dans les assurances-vie. Ils ont été parfaitement malins. La consommation est un faux problème.
Comment les marques doivent réagir?
D'abord le boulot d'un publicitaire n'est pas de r