L'Assemblée nationale a donc voté mardi dans la soirée le projet de
réforme fiscale incluant la suppression de l'abattement de 30% des journalistes. Pour compenser cette suppression, particulièrement à l'endroit des «journalistes perdants à l'issue de la réforme», le gouvernement avait déposé dans la journée un amendement ayant pour objet la création d'un «fonds de modernisation de la presse» qui serait géré par un conseil tripartite composé de représentants de l'Etat, de journalistes et d'entrepreneurs de la presse écrite et audiovisuelle. Le ministre du Budget, Alain Lamassoure, a précisé que le fonds «serait une simple ligne budgétaire de quelques dizaines de millions de francs qui ne proviendront pas d'économies supplémentaires sur les aides à la presse ni du budget de la culture». On ne saurait être moins clair.
Déjà peu convaincue par ce qu'elle considérait surtout comme une manoeuvre destinée à «éviter le recours aux amendements» et à faire passer la pilule, l'intersyndicale des journalistes fait depuis grise mine. Pour les syndicats, en effet, «l'hypothèse d'un fonds de péréquation des salaires des journalistes ne répond pas aux vastes mouvements de protestation de la profession». Soulignant «les lourdes inconnues» de la proposition gouvernementale, l'intersyndicale, qui est déjà à l'origine de deux appels à la grève (1), fera connaître dans «les jours prochains les suites du calendrier et la forme de la mobilisation». Pour son représentant, François Boissarie, la pro