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Libération
Critique

ARTE, 20H45. «Au 7e ciel avec ma voiture», documentaire britannique de Nicholas Barker. Vies avec la voiture pour fil conducteur.

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publié le 26 novembre 1996 à 0h59

Au 7e ciel avec ma voiture requiert de sérieuses dispositions. Les

quarante-cinq minutes du documentaire étrange, à la fois rasoir et hypnotique, ne présentent pas autre chose qu'une succession de types au volant de leur voiture. Et l'«action» ­ si l'on peut dire ­ se déroule uniquement sur les autoroutes anglaises, chaque conducteur étant filmé de la même façon, depuis la place du mort. Cette constante exige donc du téléspectateur de sérieuses dispositions ou le goût de fumer des choses illicites pour décider de s'y lancer.

7e ciel avec ma voiture explore le relationnel tordu entre le monde des cadres/VRP et leurs voitures de fonction. Ces types qui sillonnent les autoroutes anglaises sont manifestement fous. Mais peut-être est-ce la boîte qui les emploie, en agitant la voiture de fonction comme la carotte suprême qui les a rendus fous. Donc si l'on est prêt à entendre des dingues, Au 7e ciel avec ma voiture a tout d'un carnaval de perles ahurissantes, pathologiques.

Il y a d'abord les VRP. Ils roulent dans des voitures de basse ou de moyenne gamme et n'aspirent qu'à une chose, passer cadre et afficher un nouveau standing dans un modèle automobile de catégorie supérieure. «Maintenant, les gens savent que je suis un cadre, explique avec autorité un conducteur de Mercedes, mais j'ai enlevé le sigle 200 à l'arrière pour que l'on croie que je roule dans un modèle encore plus puissant. Voilà le genre de type que je suis.» Et de rajouter: «Je ne me veux plus que l'on me voie en tra