«Une publicité n'est pas un reflet des valeurs éditoriales ou
morales d'un journal» (1). En publiant, avec leurs propres deniers, un encart dans l'édition datée du 26/27 octobre de l'International Herald Tribune, une partie des journalistes du quotidien a voulu protester contre une campagne de publicité de l'Eglise de scientologie débutée en octobre et qui se terminera le 30 décembre. Cataloguée comme secte depuis le 10 janvier avec 170 autres mouvements néo-religieux français par une commission parlementaire ad hoc, sous surveillance depuis la mi-novembre par l'observatoire des sectes que préside le premier ministre Alain Juppé, l'Eglise de scientologie française a entrepris depuis le mois d'octobre une campagne de publicité destinée à respectabiliser son image.
Outre l'International Herald Tribune (240 000 exemplaires dans 164 pays), l'hebdomadaire anglais The Economist (300 000 exemplaires dans 193 pays), a également accepté jusqu'au 5 janvier 1997 de publier des pages de publicité vantant les «bienfaits» de la scientologie. Généralement en pleine page, les encarts de la secte utilisent une communication «soft» mettant par exemple en valeur des programmes d'éducation développé par le fondateur du mouvement Ron Hubbard ou diverses opérations de sponsoring de «projets littéraires». Il n'y manque cependant ni le numéro d'appel, ni l'adresse internet...
Contacté depuis deux ans par l'organisation scientologue, l'Herald Tribune avait dans un premier temps traîné les pieds. Selon