Drôle de choix. Afin de participer à une campagne de promotion pour
la marque de whisky Chivas, quatre restaurants ou bistrots parisiens ont accepté, contre espèces sonnantes et trébuchantes, de faire savoir qu'ils n'en vendaient pas. Depuis le 23 novembre, dans la presse (1) et bientôt sur les affiches du métro parisien, l'agence de publicité TBWA joue, pour le compte de Seagram France Distribution (qui distribue la marque Chivas), sur deux visuels opposés. La partie droite valorise la marque («On trouve Chivas Regal au Café de la Musique»), tandis que la page de gauche photographie et «dénonce» un établissement qui n'en distribue pas («Mais pas au Disque Bleu»). L'objectif de la manoeuvre n'est pas de faire en sorte que le Chivas soit distribué partout. Il s'agit de rajeunir l'image de marque en séduisant les cadres de 30 à 40 ans.
Le principe de cette publicité «comparative» est étrange, sinon novateur, mais il permet surtout à l'agence de publicité de se glisser dans l'une des rares failles de la loi Evin, laquelle limite de façon draconienne, depuis 1991 (2), la réclame sur les alcools et les tabacs. Les lieux de consommation ne sont pas concernés par la loi et le «système» a déjà été exploité avec succès par une marque de bière. Cependant, à la différence de la campagne Chivas, celle-ci ne pointait pas du doigt les établissements où l'on n'en servait pas.
Si, selon TBWA, il ne s'agissait pas de «nuire» aux bistrots distribuant d'autres marques de whiskys, certains parmi l