Chérie, j'ai rétréci les gosses
TF1, 20H45, film. Et pouf, un coup de rayon laser malencontreux réduit deux charmants chérubins et leurs copains mitoyens à la taille de demi-puces. Du coup, leur paisible jardin se transforme en jungle implacable. Le cinéma a toujours adoré exploiter notre trouille phénoménale des insectes en inversant leur taille et la nôtre. Joe Johnston (l'auteur de Jumanji) s'amuse comme un fou à métamorphoser une banale fourmi en monstre carapaçonné où à propulser ses personnages dans un bol bourré de corn-flakes. Sur ce versant plus Disney que métaphysique, Chéri j'ai rétréci les gosses matérialise surtout ce phantasme de petite fille de posséder des miniatures vivantes qu'on peut cacher au creux de la main ou enfermer dans une boîte. Plus tard, Chéri j'ai agrandi..., avec un bébé géant écrasant en toute candeur des immeubles de 25.000 étages, utilisera des ficelles nettement plus grossières.
Visiblement je vous aime Canal +, 1h05. Ce film de Jean-Michel Carré est précédé de l'étiquette «fiction documentaire», ce qui ne lui rend pas du tout service, incitant le spectateur à vouloir distinguer le «vrai» du «faux», et à passer à côté d'une expérience inédite: intégrer dans un projet de film les adolescents psychotiques du «lieu de vie» Le Coral, issu du mouvement antipsychiatrique des années 70. Carré n'est pas venu voler des images de «fous» pour faire ensuite sa tambouille au montage. Avant de leur faire jouer leurs propres rôles, il a ni plus ni moins in