Montréal de notre correspondant
Quand il vomit des insultes et des insanités sur les ondes, l'animateur de radio américain Howard Stern éclabousse large. Pour son arrivée, il y a quelques semaines, sur les ondes de la station anglophone de Montréal Chom-FM, écoutée par 65% de francophones, il a traité les usagers de la langue de Molière de «sacs à merde» («scumbags») et soutenu que le français «n'avait pas plus d'avenir que le yiddish», avant de conclure: «Les Français sont une bande de lâches et ils vont se faire enculer comme ça leur est arrivé avec les nazis à Paris.»
«Rat d'égout raciste». La réaction aux propos de l'animateur ne s'est pas fait attendre dans le bastion francophone du Canada. Le ministre québécois de la Justice, Serge Ménard, a indiqué qu'il allait étudier la possibilité de poursuivre l'iconoclaste devant les tribunaux; son collègue responsable des Affaires intergouvernementales, Jacques Brassard, a qualifié le roi de la trash radio (la radio ordurière) de «rat d'égout raciste». Plus inattendu, l'un des piliers de la radio populiste montréalaise, l'animateur Gilles Proulx, qui crache volontiers sur les Amérindiens et les immigrants, a dénoncé «le racisme et la xénophobie» véhiculés par Stern.
L'animateur américain, fort de ses 20 millions d'auditeurs aux Etats-Unis qui lui valent des émoluments de 2 millions de dollars (11,8 millions de francs), a la notoriété du pitre qui, dans la classe de maternelle, multiplie les «pipi, caca, prout». Ses adeptes sont acc