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Libération

Jerry Springer, roi du baffes-show.

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Sujets trash et bagarres en direct sont de règle dans son émission, très suivie aux Etats-Unis.
publié le 24 mars 1998 à 21h16

«Je sors avec ton homme!» «Ma soeur a couché avec mes trois maris!» «Je veux épouser un transsexuel!» «Je me suis coupé le sexe!» Tels ont été récemment quelques-uns des thèmes évoqués dans la matinée, à la télévision américaine, par un homme sérieux aux lunettes d’écaille qui préside à l’événement quotidiennement renouvelé: le show qui porte son nom, Jerry Springer. Les sujets sont délicatement choisis pour obtenir le «plateau» le plus controversé. Les pugilats sont quasi quotidiens et vivement encouragés par l’animateur, malgré trois ou quatre préposés à la sécurité qui se jettent (mollement, le temps de laisser le temps à la castagne de s’exprimer) sur les invités trop agités. Une dame imposante se précipite sur l’ancien amant de sa fille, qui la persécute. Deux hommes en viennent aux mains après que leur «fiancée» commune leur eut appris son «secret»: elle est, en fait, un homme. Les invités entrent en scène selon un ordre précis et une mise en scène destinée à provoquer la «surprise» des autres, pour parvenir au niveau d’énervement optimal. Le public encourage bruyamment l’un ou l’autre des invités-pugilistes, ou scande avec passion: «Je-rry, Je-rry!!»

Talk-psy-show. En encourageant à l’antenne ce que d’autres éliminent dans leurs salles de montage, Jerry Springer est devenu en un an le roi incontesté de ce genre-institution de la télévision américaine: le talk-show dit «de jour» (diffusé, en général, dans le courant de la matinée). L’émission est née en 1991. Mai