Diana: la légende
France 2, 21h, Envoyé spécial, docu-soupe. Evidemment ça n'est pas simple de faire une émission sur la princesse des coeurs qui sorte un brin du tout-venant, de ce que tout individu vivant sur cette planète et syndicalement lecteur de bonne presse doit savoir. L'accident, l'enfance dorée, le mariage conte de fées, les problèmes gastriques, le taux d'alcoolémie de monsieur Paul, les dernières vacances avec Dodi, la starisation, les mines antipersonnel, Camilla et mère Theresa, bref ce que n'importe lequel d'entre nous peut désormais réciter les yeux fermés en pilotage automatique avec 4,8 grammes dans le sang. Alors Envoyé spécial n'échappe pas à la règle, qui enfile les poncifs au rythme où défilent les piliers sur berge. Plus finaude que les autres sans doute, l'équipe s'est munie comme viatique d'une tripotée de penseurs contemporains, parmi lesquels Jacques Julliard, journaliste, Daniel Sibony, psychanalyste, Françoise Gaillard, sociologue, Bernard Kouchner, secrétaire d'Etat à la Santé et on en passe, manière de commenter intelligemment le phénomène. «Il se crée avec l'image une familiarité, un lien très fort», «c'est un conte de fées, mais la princesse est morte fauchée», «en seize ans, le public s'est identifié largement», «épouse comblée, mère aimante», «vivante, il lui suffit de se montrer pour attirer les dons», c'est sûr que se montrer morte, c'est plus compliqué. Voire, commente un important penseur, ce fut «un sacrifice humain». Si, si, un sacri