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Libération
Critique

La Vie jusqu'au bout. France 3, 23 h 05, reportage. Derrick. RTL 9, 13 h 20 et O h 30, série culte. Céline Dion. M6, 20 h 50, Fréquenstar.

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publié le 8 septembre 1998 à 11h25

La Vie jusqu'au bout

France 3, 23 h 05, reportage. Au moment où reviennent sur le tapis les questions autour de l'euthanasie (l'affaire de cette infirmière qui a abrégé les souffrances d'une vingtaine de malades, les déclarations de Bernard Kouchner"), France 3 diffuse un reportage d'une heure et des poussières consacré à l'hôpital de Praz Coutant, établissement spécialisé en hématologie et cancérologie et confronté à des malades condamnés. Réalisé par Jean-Xavier et Thierry de Lestrade, ce film a pour principal mérite de se saisir assez franchement de ces questions pénibles et peu évidentes à mettre en images: que se passe-t-il dans la tête d'un homme qui sait qu'il va mourir, de ses proches, de l'équipe soignante? Sans jamais répondre frontalement au «débat de société» (doit-on abréger les souffrances d'un mourant?), ce reportage renseigne néanmoins sur cette période baptisée en langue politically correct «fin de vie». Les auteurs suivent trois patients en particulier. Le plus intéressant, le plus émouvant, s'appelle Roger. Il a 64 ans, les yeux hallucinés, le corps au bord de la dislocation, et s'exprime très péniblement. Le film aurait pu lui être entièrement consacré. Ses silences sont des claques pour tout le monde (sa femme, les médecins et le téléspectateur). Il dit qu'il n'a besoin de rien, qu'il veut juste rentrer chez lui. Il vient de se rendre compte qu'il est dans un mouroir. «On m'avait dit que c'était un hôpital et que je sortirai d'ici.» Hormis les scènes ave