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Libération
Critique

M6, 22h50 et 23h50, tous les mardis. Brooklyn South, série américaine, chronique agitée et hyperréaliste d'un commissariat de New York. Poulets au sang.

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publié le 8 septembre 1998 à 11h24

Pour vomir devant une série policière, il existe deux options. La

première, française, consiste à contempler le commissaire Maigret s'enfilant au petit matin, à l'issue d'un interrogatoire marathon, sa canette de bière et son légendaire jambon-beurre avec couenne. La seconde, américaine, s'appelle Brooklyn South, série créée par le mythique Steven Bochco (lire ci-dessous) et débarquée il y a une semaine sur M6. Voilà comment démarrèrent les nausées. Dans le commissariat du 74e district (un des plus violents de New York), le briefing de début de journée réunissant des cops en uniformes est soudainement interrompu par des coups de feu. Tel un seul homme, le corps de police se précipite à l'extérieur et prend en chasse un Noir, drogué, armé, soupçonné de meurtre. Un gars véritablement amoral qui dégomme tout ceux qu'il croise sur son passage, jusqu'à loger plusieurs balles dans un guitariste aveugle passant par là. Soudain, alors qu'on s'accroche tant bien que mal à une caméra devenue folle, la boîte crânienne d'un flic explose et des petits fragments d'os sont dispersés dans l'atmosphère. Une fliquette se précipite en hurlant: «Sa cervelle est sur le trottoir! Il perd trop de sang!» La scène est d'autant plus horrible qu'on la croirait tournée par un TV Cop, ces cameramen free lance qui, aux Etats-Unis, filment en direct les interventions de la police.

Organique. Telle est la patte Bochco, ultraréaliste. Dans sa série la plus connue, New York Police Blues, le réalisateur, que ce