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Libération
Critique

Afrique du Sud. France 2, 20 h55, Envoyé spécial. L'Homme à la caméra. Arte, 23 h 50, docu monumental. Hommage à Kurosawa. Ciné classics, 20 h 40, films.

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publié le 10 septembre 1998 à 11h36

Afrique du Sud

France 2, 20 h55, Envoyé spécial. L'expérience est unique, et pas seulement en Afrique. Dans l'ancien pays de l'apartheid, aujourd'hui considéré comme le cap de Bonne-Espérance de tout un continent, l'amnistie est offerte en échange de la vérité sur le passé. C'est le travail que vient d'accomplir la Commission pour la vérité et la réconciliation, présidée par l'archevêque anglican et prix Nobel, Desmond Tutu. Un travail très dur, qui a mis face à face plus de 20 000 victimes et quelque 7 000 demandeurs d'amnistie que l'on eût appelés, il n'y a pas si longtemps, des «bourreaux». Dans une banlieue noire, un membre de la police sud-africaine raconte à une mère comment il a tiré sur son fils, comment il lui a logé une balle dans la tête, avant de brûler son corps et de jeter ses cendres dans une rivière. Le mari d'une femme tuée par une attaque à la grenade de l'ANC, le mouvement de Nelson Mandela, est confronté aux attaquants de l'église où elle était assise au premier rang. «Vous souvenez-vous d'elle? Vous l'aviez vue?» Le reportage de Michaël Ignatieff, aussi poignant que réfléchi, ne verse pas dans la facilité. Il soulève la même question qu'au Rwanda ou dans l'ex-Yougoslavie: la vérité et la réconciliation sont-elles possibles par l'énoncé des horreurs qui ont abîmé des pays dans la violence? Amnistie oui, amnésie non? On comprend que ce n'est qu'une formule.

L'Homme à la caméra Arte, 23 h 50, docu monumental. Puisqu'il n'est jamais trop tard pour s'endormir m