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Libération
Critique

Au nom de la drogue. Arte, 20 h 45, documentaire. Le club des célibataires. France 2, 22 h 50, la Vie à l'endroit. Archimède. Arte, 19 h, magazine.

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publié le 15 septembre 1998 à 9h40

Au nom de la drogue

Arte, 20 h 45, documentaire. Si l'on a pour seule sortie hebdomadaire la séance du mercredi à l'Assemblée nationale, on peut regarder Michael Busse et Maria-Rosa Bobbi comme d'infâmes suppôts des narcotrafiquants. Leur documentaire, Au nom de la drogue, ne va pas vraiment dans le sens de la loi française et milite clairement pour la dépénalisation en matière d'usage de stupéfiants. Pourquoi donc, alors que le beaujolais, les Marlboro et la colle à Rustine sont en vente libre, exiger encore plus? D'abord, répondent les auteurs de ce brûlot, parce que trente ans de politique répressive se sont révélés totalement inefficaces, notamment en France, où la consommation de drogue a augmenté. En Europe, seuls 5 à 10% des substances illicites sont saisies, malgré l'acharnement des douaniers, dont on découvre ici quelques beaux spécimens oeuvrant à la frontière germano-hollandaise. Grâce à leur flair légendaire, ils réussissent régulièrement à interpeller des drogués convoyant jusqu'à quelques grammes de haschisch dans leurs poches, voire de l'herbe. Et de leur propre aveu, tout ça ne sert strictement à rien, sauf éventuellement à fumer quelques joints gratuitement, si l'on en croit cette image ambiguë (et voulue comme telle) où un fonctionnaire s'enfourne discrètement une barrette dans la poche. A l'appui de cette thèse sur l'inefficacité des politiques répressives, il y a encore mieux. Grâce à Michael et à Maria, on rencontre le directeur d'une prison située au no