L'Ere des gourous
La Cinquième, 14 h 45, série documentaire. Ce documentaire intitulé l'Ere des gourous est une sorte d'avant-première, puisqu'il s'inscrit dans une série en cinq épisodes (de Frédéric Lenoir et de Iolande Cadrin-Rossignol) consacrée aux sectes et diffusée à partir du 17 octobre sur la Cinquième. Cela étant dit, évoquons le contenu de cet étrange produit télévisé, qui, formellement, a l'air aussi mystique que le phénomène qu'il décrit. Sous une lumière tamisée, derrières des tentures indiennes, se succèdent les interviews de sociologues et d'historiens canadiens, ainsi que les confidences d'anciens membres de sectes prétendument repentis. Un dispositif à forte odeur d'encens pour évoquer l'évolution du paysage religieux occidental durant ces trente dernières années. On apprend donc que la mondialisation, la montée de l'individualisme et la crise des institutions catholiques ont conduit américains et européens à se lancer dans de nouvelles quêtes spirituelles, en allant faire leurs courses dans ce qu'un sociologue appelle «le supermarché religieux». Essentiellement venus d'Orient, les grossistes en accomplissement personnel auraient été popularisés en Occident grâce aux Beatles, qui, en 1968, s'affichaient volontiers en compagnie d'un gourou indien. C'est l'une des thèses du documentaire. L'autre peut se résumer ainsi: le gourou est, souvent, un gars sympa à la base qui, sous la pression idolâtre de ses disciples, sombre dans la folie mégalo. A l'appui de cett