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Libération

Ondes sans frontières, l'indépendance limitée. La jeune chaîne reprend l'antenne, sans argent.

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publié le 1er octobre 1998 à 13h09

Aujourd'hui, le film de Pierre Carles Pas vu à la télé est diffusé

sur le réseau hertzien. Quelle chaîne est assez folle pour mettre à l'antenne ce documentaire qui tire une balle dans le pied du monde médiatique hexagonal? Réponse: Ondes sans frontières (OSF), autoproclamée télévision libre depuis sa création en mai. Cette chaîne associative, issue ­ pour faire simple ­ du mouvement social, avait interrompu ses programmes début juillet (plus d'autorisation, bénévoles en vacances"). Elle reprend l'antenne à 19 heures (1), avec l'aval du CSA, qui lui a délivré une autorisation d'émettre de six mois.

Tout irait bien, donc, sans quelques problèmes de trésorerie. OSF redémarre sans un sous en poche, de multiples demandes de subventions n'ayant pas encore abouti. Au-delà de ce cas précis se pose le problème du statut et du financement des télés indépendantes, alors que fleurissent les initiatives locales en matière d'audiovisuel (tentative infructueuse de créer une télé dans le nord de Paris; volonté de mettre en place une fédération des télés locales, etc.). «Nous n'accepterons pas de devenir une télé commerciale ou même semi-commerciale, explique Tony Bricenot, un des fondateurs d'OSF. C'est de l'absorption par l'argent que sont mortes les radios libres.» Il y a une quinzaine de jours, les responsables de la chaîne ont adressé un courrier à Catherine Trautmann, ministre de la Culture et de la Communication, avec cette double requête: l'obtention d'un accès aux ondes incessible