Tracks
Arte, 19 heures, magazine. Le magazine Tracks a abandonné sa ligne «musicale» pour s'orienter vers le «sociétal». Comme si, à la télé ou ailleurs, on ne pouvait plus parler des objets culturels (disques, livres, films") en tant que tels, comme s'il fallait absolument les inscrire dans une «tendance» ou un «PDS» (phénomène de société). Donc le nouveau magazine «tendance» d'Arte nous offre ce soir un bon exemple extrême de sujet ultratransversal avec la «techno militaire». Hein? La quoi? La techno militaire est, d'après l'équipe de Tracks, une nouvelle «tendance» chez les kakis. Lors du salon d'armement Eurosatory, des reporters auraient découverts que les «marchands de mort», comme on les appelle dans le reportage, utiliseraient de la techno dans leurs clips commerciaux. Superdiscount pour vendre l'AMX 30? Manu le malin pour fourguer un missile Scud? Stardust pour le dispositif guerre des étoiles? Rien de tout cela. Juste une bande-son vaguement Bigbeat sur un clip de l'armée de terre. Malgré les fondements douteux de cette «nouvelle tendance», ce reportage nous vaut quelques propos rigolos d'un colonel du Sirpa, le service de com' des armées: «La musique techno convient bien à l'image de modernité que nous souhaitons donner. En outre, c'est une musique politiquement correcte, apolitique, non affiliée à un courant idéologique comme peut l'être le rap, par exemple.» Et, pour boucler la boucle, Tracks nous rappelle que les ravers s'approvisionnent souvent dans les surplu