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Libération
Critique

D.H. Lawrence. FR3, 23h45, Un siècle d'écrivains. L'école de journalisme. La Cinquième, 10h20, magazine. Homicide. série club, 20h40, série.

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publié le 7 octobre 1998 à 13h36

D.H. Lawrence

FR3, 23h45, Un siècle d'écrivains. Difficile d'affirmer que les écrivains dont la vie fut tumultueuse créèrent une D plus forte que les autres. Il est certain, en revanche, que les meilleurs portraits d'Un siècle d'écrivains concernent les auteurs à forte dramaturgie existentielle, surtout lorsqu'ils sont réalisés par l'habile William Karel. Avec seulement des images d'archives et des extraits littéraires (romans et correspondance), dans une modestie et un classicisme impeccable, Karel tient son récit de bout en bout avec une puissance de conteur parfaitement maîtrisée. Comment, d'une enfance malade entre un père mineur alcoolique et une mère possessive qu'il aima et détesta immodérément (Amants et fils), D.H. Lawrence fut ensuite l'homme d'un seul enfer passionnel et d'une seule femme, Frida von Richtofen, une aristo allemande dominatrice qui plaqua tout pour le suivre; comment il parcourut le monde (Italie, Ceylan, Europe, Nouveau-Mexique) dans une quête toujours insatisfaite de la beauté; comment il rêva de fonder une communauté libre (avec Katherine Mansfield, notamment) qui tourna toujours au vinaigre; tout ça pour finir, tuberculeux et à bout de forces, par écrire l'Amant de lady Chatterley, flamboyant plaidoyer érotique que l'Angleterre puritaine et scandalisée autodafia aussitôt (l'interdiction fut levée en 1960). Avant de mourir, en 1930 à 45 ans, D.H. Lawrence eut encore l'énergie de peindre des tableaux également scandaleux, destinés à «choquer la spi