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Libération
Critique

«Au coeur de la Route du rhum» France 3, 13h30.

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publié le 2 janvier 1999 à 23h24

C'est un documentaire sans commentaire. Et cela fait du bien en ces

temps de discours trop vite plaqués derrière les images. Une épreuve de solitaires, la Route du rhum, des hommes, des femmes et l'océan, aux prises les uns avec l'autre. Voilà pour l'histoire qui s'est déroulée en novembre, entre Saint-Malo et Pointe-à-Pitre. Le reste, ce sont d'abord des instants piqués sur les pontons d'avant départ, montés cut, et qui laissent planer derrière l'engouement populaire l'effervescence médiatique. Puis ce sont la musique et les vagues, les embruns et les coups de vent, dès qu'ils sont partis, seuls. Seuls, mais avec quelques liens qui ramènent à la terre, la radio évidemment pour converser au quotidien, mais aussi la caméra de bord pour enregistrer avant de montrer. Instrument incontournable pour raconter les traversées. Images donc, non pas volées parce que le marin est aujourd'hui un savant communicant, mais simplement dévoilées après l'arrivée. Souvent brutes, parfois drôles, quelquefois désespérées. Et qui, au long de ces 52 minutes, en disent souvent plus sur les personnalités des navigateurs qu'un dialogue entre quatre yeux et trois coques. Du direct ainsi, quand Bernard Mallaret, en pleine vacation radio, laisse tourner sa caméra embarquée. Un coup sourd, et un terrible moment de flip parce que sa tête de quille va bientôt le contraindre à abandonner, quand Marc Guillemot, en train de se faire une beauté, entend un bruit suspect et attend avant de se maquiller de mousse