Dans le cabinet du Dr Katz, thérapeute de dessin animé, sorte de
Woody Allen terne qui serait passé du divan au fauteuil, les patients déroulent leurs névroses. «Vous vous souvenez de votre premier rapport sexuel?» «Oui, j'ai gardé la note», dit l'un. «J'ai été élevé chez les soeurs. Je les appelais toutes «my man». Cela m'attirait des ennuis», dit un autre. Le Dr Katz ne se cogne pas seulement les problèmes des autres. Il a également les siens à régler, en particulier ceux de son fils, Ben, 23 ans, feignasse qui négocie outrageusement chaque tour de vaisselle. En fait, Dr Katz vit une vie d'enfer. Lorsqu'il appelle sa secrétaire, tire-au-flanc comme personne, sur l'Interphone de bureau, elle lui répond: «Le docteur est occupé, veuillez rappeler ultérieurement"» Les scènes s'enchaînent très cut, les traits d'humour glacial aussi. Le fond, les décors, sont statiques, en noir et blanc. Les personnages se déplacent dans cette ambiance grâce à un procédé dit de «Squigglevision» (sorte d'écriture manuelle générée par ordinateur): leurs contours tremblent. Et, à la différence du décor, ils sont en couleurs. Autre originalité: ce sont les dessins qui sont calqués sur les dialogues, et non l'inverse. Autrement dit, le doublage est parfaitement synchrone. Les textes sont interprétés en situation par des comédiens américains connus (David Duchovny, le Mulder d'X-Files, Winona Ryder"), sur un mode très atone, un peu comme la voix traînante de James Spader dans Sexe, mensonges et vid