Les courts, à la télé, sont réservés aux noctambules chanceux, qui
voient passer entre deux programmes des bouche-trous gentiment saupoudrés. Notez donc que Canal en diffuse trois à la suite, les films qui ont gagné le premier prix Kieslowski. Ils partagent avec le réalisateur du Décalogue un sens subtil du détournement de concept. A l'origine, Krzysztof Kieslowski, qui avait décidé de ne plus toucher à une caméra, voulait faire réaliser par des jeunes cinéastes trois histoires de son cru. Il est mort avant de monter ce projet, mais ses héritiers l'ont repris. Des scénaristes en herbe ont planché sur trois thèmes très kieslowskiens: la justice, la citoyenneté et le respect. On échappe heureusement au prêchi-prêcha, ou pire, à un pseudo style «à la manière de» Kieslowski. Ces petits malins ont plutôt pris à revers ces concepts plombés et intimidants. Le Cercle frise même le hors sujet, mais pour partir sur des sentiers intrigants. Couleurs violentes, sons qui indisposent, l'atmosphère est lynchienne. A partir d'une histoire prétexte d'appareil auditif défectueux, le film met en scène deux vieux, un médecin et un bébé. Mais quid de la justice, thème affiché du film? On cherche encore" Moins énigmatique, Camille se confronte plus à l'irrespect qu'au respect: un grand-père emprisonné se fait taxer «de sous-homme», un jeune, Tonio, «n'est pas vraiment un homme» et le petit Camille, frère de Tonio, a «un nom de fille». Ce tir croisé en famille, même feutré, n'épargne personne. Per