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Libération

L'hebdomadaire lance sa nouvelle formule. «L'Evénement» mue, mais pas trop.

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publié le 7 janvier 1999 à 23h27

«Il est temps que le siècle s'achève. Il était devenu trop lourd,

hanté par tant de fantômes, chargé de toutes les barbaries, de toutes les utopies déçues.» Ainsi s'envole Georges-Marc Benamou, qui signe aujourd'hui son premier éditorial de feu l'Evénement du jeudi, rebaptisé l'Evénement tout court. Mais qu'on ne s'y trompe pas: «Nous, nous ne sommes pas des désespérés du XXIe siècle», précisait Benamou, hier. La preuve? Un changement de formule et 16 millions de francs pour tenter de relancer cet hebdo qui, comme l'avoue son directeur de la rédaction, a connu de «nombreuses secousses». Un euphémisme masquant une prise de contrôle par le groupe Lagardère, voilà six mois, tant les finances étaient exsangues, avec un lectorat fuyant (et une diffusion payée autour de 150 000 exemplaires), une image devenue floue, l'obligation de rebâtir une équipe. Sans revenir sur le départ de papa, Jean-François Kahn.

Mais foin du passé. Le nouvel Evénement, qui fait sa pub avec le slogan «l'hebdo qui vous met du neuf dans la tête», rehaussé d'une photo d'autruche (on s'engage là où d'autres ferment les yeux) ou de mouton (pas question de bêler avec tout le monde), vise une hausse de 13% de son lectorat dès cette année. La méthode? «De la rupture dans la continuité.» Traduire: «Pas de révolution, mais une amélioration.» Soit.

Cela donne, pêle-mêle: l'ambition de devenir «le Canal + des hebdos», d'être guidé par le «non-conformisme», de «débloquer la pensée dans une société bloquée», de faire de