Plongeons ensemble dans l'univers délicieusement artisanal de la
«sauce tranchable en froid positif», de la «valorisation de chutes de viande à la transvitaminase» et des «plaques d'oignons réassemblés à l'additif gélifiant», grâce à ce reportage fort bien torché consacré au pays mystérieux de l'alimentation industrielle. Et quand on dit «plongeons», ce n'est pas gratuit, vu que dans ces grandes usines, type Creys-Malville, on touille la préparation carnée dans des cuves énormes qui ne sont pas sans rappeler celles de Tricatel, l'escroc gastronomique (Julien Guiomar) de l'Aile ou la cuisse. Le réalisateur de ce 2001, l'odyssée de l'assiette, Alain Lasfargues, a réussi à s'introduire dans quelques usines françaises et américaines où sont débitées quelques tonnes de plats cuisinés à destination de restaurateurs ou de grossistes. Ce que l'on y voit calme immédiatement, quand bien même on ne déteste pas la junk food ces jours gris où le licenciement guette. Ainsi de ce nouveau produit baptisé Activa, dont on suit les tests, qui permet de reconstituer les chutes de steak: 1) mettre les morceaux dans un grand bac; 2) disperser l'Activa (ou transvitaminase); 3) pétrir l'ensemble; 4) mettre trois heures au frigo; 5) et voilà, l'est-y pas beau mon nouveau rosbif de quatre kilos, entièrement reconstitué! Mais là où d'autres se seraient arrêtés à l'aspect repoussant et sensationnel de ces amas de couenne et de gras, Lasfargues pousse le sérieux dans l'enquête jusqu'à questionner le car