Pionnier de la déconnade télé au sein de l'équipe du Petit
Rapporteur, Daniel Prévost a dû mettre son talent comique en berne en enfilant tout au long des années 70-80 les panouilles aux côtés de Jean Lefebvre ou de Michel Galabru, dans les plus consternantes productions franchouillardes. Puis, sur le tard, il s'est révélé, d'abord en tant qu'invité puis (brièvement) animateur, comme l'un des plus tordants fouteurs de souk sur le petit écran grâce à son cynisme maboul empreint d'un non-sens tout britannique. Sa présence aux rênes de la Grosse Emission (succédant ainsi à Alain Chabat) était donc une chouette nouvelle. Elle allait forcément garantir enfin le pétage de plomb quotidien que le spectateur attend en vain du talk-show désespérément plan-plan et cosy de la chaîne dévolue à la poilade en continu. Sauf que non. Au bout d'une semaine, on reste déçu. Prévost serait-il fatigué? Même pas. Le coupable serait à chercher du côté du cadre même de la chaîne: son ambiance, moyens limités obligent, de copinage à outrance et son public que l'on sent conquis d'avance. Les tentatives molles d'irrévérence et de causticité ne tiennent pas longtemps face aux politesses et compliments servis à l'invité promo ringard de service, genre CharlElie Couture ou Jean-Pierre Cassel, pourtant cibles idéales d'un foutage de gueule en règle. Et si Chabat était venu pour filer un coup de main à son pote Farrugia, président de Comédie!, Prévost semble surtout là pour croiser le fer avec son propre fi