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Libération

Myles Tierney, journaliste indépendant, abattu en Sierra Leone.Les risques du métier.

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publié le 18 janvier 1999 à 23h09

Nairobi correspondance

Alors que Myles Tierney a été enterré jeudi à New York, sa ville natale, dans la plus stricte intimité, alors que des appels d'inconnus arrivent des régions les plus tourmentées d'Afrique à son bureau de Nairobi, au Kenya, pour dire leur tristesse, une phrase revient sans cesse à son sujet: «Il n'a pas pris de risques.» Myles Tierney, 34 ans, journaliste, producer courant l'Afrique et ses conflits pour l'agence d'images télévisées Associated Press Television News (APTVN), est tombé dimanche dernier en Sierra Leone, abattu par un rebelle du RUF (Front révolutionnaire uni). Myles Tierney, en effet, n'avait pas pris de risques: avec deux autres journalistes d'AP, il était parvenu à sortir en voiture dans Freetown, la capitale sierra-léonaise, sous la protection de soldats nigérians de l'Ecomog, la force d'interposition ouest-africaine, et comptait tourner les premières images de la reprise en main de la ville.

Confusion. Petites causes, grands effets. Myles Tierney allait partir en vacances sur une plage kényane lorsque, au dernier moment, la nouvelle de l'offensive du RUF l'a emmené à Freetown. Il espérait y couvrir l'entrée des rebelles dans la capitale, au lieu de quoi, dans ce que les spécialistes appellent un «conflit de basse intensité», il n'a trouvé que le chaos et la confusion. Confusion des identités, confusion des appuis, confusion des rôles, avec des mercenaires blancs engagés des deux côtés. De l'avis d'un membre d'une organisation non gouvern