En présentant ses voeux, le 11 janvier, André-Michel Besse, nouveau
PDG du Réseau France Outre-Mer (RFO), avait brossé un tableau noir de la situation financière de l'entreprise, enregistrant un déficit de 33 millions de francs en 1998, prévu de 64 millions de francs pour 1999, pour un budget de 1,25 milliard (190 millions d'euros). Des chiffres plus graves que ceux affichés en octobre 1998 par la direction. «Inquiétant en octobre, le bilan est devenu alarmant en janvier», remarquait-on en comité central d'entreprise, où l'on se demandait «si la présentation de la situation budgétaire en octobre 1998 était volontairement édulcorée.»
Cet état des lieux résulterait de la politique volontariste menée par Jean-Marie Cavada, le précédent président. Les élus du CCE «sommaient les pouvoirs publics de prendre en compte les besoins de financement de l'entreprise RFO». Il semble que ce soit en partie chose faite, le conseil d'administration ayant voté vendredi dernier un premier budget de 1,331 milliard, qui sera affiné au second semestre. «L'Etat a pris la bonne décision, explique André-Michel Besse, en me suivant quand j'ai proposé un budget en fort dépassement par rapport à ce qui était proposé.» Afin d'identifier les raisons du déficit, une mission d'inspection des Finances et des Affaires culturelles est lancée, devant établir un état des lieux au moment du changement de président. «Il faut que les responsabilités soient identifiées. Le rapport sera rendu dans trois mois», explique