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Libération
Interview

L'Unesco veut traquer les cyberpédophiles. Agnès Fournier de Saint-Maur, d'Interpol: «L'industrie informatique doit nous aider»

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publié le 19 janvier 1999 à 23h14

Lors de son intervention hier à l'Unesco, Agnès Fournier de

Saint-Maur, qui dirige le groupe de travail sur la criminalité à l'encontre des mineurs à Interpol, s'est inquiétée du manque de coopération de «l'industrie informatique» dans la lutte contre la pédophilie. Elle s'explique pour Libération. Pourquoi cette colère?

Je ne jette pas la pierre à l'industrie informatique globalement, mais à ceux qui se font tirer l'oreille quand il s'agit de lutter contre la pédophilie sur Internet. Parce que nous oeuvrons à une meilleure collaboration des polices nationales, nous avons désormais besoin d'une coopération avec le secteur privé, très important sur le Web. Jusqu'à présent, une grande partie de l'industrie informatique a préféré nous ignorer. J'espère que cela va changer.

Qui incriminez-vous et quels sont les problèmes?

Je n'ai pas forcément envie de rentrer dans les détails, mais chacun à son niveau à une responsabilité. Les fournisseurs d'accès n'ont pas tous une attitude exemplaire. Lors des réunions internationales, ils se disent prêts à vous aider, mais quand nous les sollicitons, alors, tout de suite, cela devient plus compliqué. Si un site ou un autre est hébergé dans un autre pays, aux Etats-Unis par exemple, alors on se heurte souvent à un mur. Ce que nous voulons est pourtant simple: pouvoir bénéficier d'un échange avec les fournisseurs d'accès quand ils repèrent des sites ou des forums suspects sur le réseau. Quand un forum a une adresse du genre alt.sex.pedophilia. yo