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Libération

Le mandat de Jean Miot arrive à échéance le 3 février. AFP cherche patron, PDG actuel s'abstenir. Faute de postulants ayant les faveurs de l'Etat et de la presse, Jean Miot pourrait bien rempiler. En dépit des critiques cinglantes qui lui sont faites.

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publié le 19 janvier 1999 à 23h13

Une malédiction plane sur les PDG de l'Agence France-Presse. Depuis

1986, aucun d'entre eux n'a réussi à décrocher un second mandat. Jean Miot, titulaire du poste pour quelques jours encore, ne devrait pas connaître un meilleur sort. A moins que le gouvernement change d'avis, ou que les membres du conseil d'administration parviennent pas à se mettre d'accord très vite sur le nom d'un successeur acceptable. Le patron de l'AFP sait bien qu'il est assis sur un siège éjectable, mais il n'a pas perdu tout espoir de retourner la situation en sa faveur. «Rien n'est jamais gagné ni perdu d'avance», répète-t-il à ses interlocuteurs, sachant que le temps joue plutôt pour lui.

Adepte du noeud papillon et des déjeuners en ville, reconnaissable de loin à sa rondeur de bon vivant et à ses rouflaquettes, l'ancien baron du groupe Hersant s'est mis à dos beaucoup de monde depuis son installation, il y a trois ans, au sixième étage de l'immeuble de l'AFP. «Gestion décousue», «absence de vision stratégique», «incapacité à mettre en oeuvre les réformes nécessaires»: les accusations pleuvent, cinglantes, sur celui qui se présente volontiers comme un «laboureur berrichon» et qu'un de ses adversaires qualifie d'«apparatchik patronal de la droite cassoulet». A l'intérieur de l'agence, la Société des journalistes réclame sa tête. La CFDT, qui a le vent en poupe, se montre très critique, de même que FO. Seule la CGT, majoritaire mais divisée, lui apporte un soutien embarrassé, affirmant que la crise à